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Souvent le coeur qu'on croyait mort
N'est qu'un animal endormi ;
Un air qui souffle un peu plus fort
Va le réveiller à demi ;
Un rameau tombant de sa branche
Le fait bondir sur ses jarrets
Et, brillante, il voit sur les prés
Lui sourire la lune blanche.
Cécile Sauvage 1883 - 1927
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Elle s'est préparée en silence, a déjeuné en silence et referme maintenant la porte d'entrée précautionneusement. Il ne faut surtout pas réveiller la mère.
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Jean-Philippe éteignit son réveil à 6h38. Ainsi qu'il le faisait chaque matin, depuis dix ans. Il aurait pu s'en passer de ce réveil qui était censé sonner à 6h45, mais en fait non. Il lui fallait ce rituel, chaque soir, au coucher. Régler la sonnerie sur 6h45. Il n'aurait pu s'endormir sans cela.
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Il y a de la vie là-dedans. C'est comme sous les pierres que l'on retourne : ça grouille, ça s'épanouit là, dans le caché, le sombre, l'humide.
Je passais devant le petit café, plusieurs fois par jour, quand j'arrivais puis repartais du lycée.
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Un passage intéressant - dont les degrés de lecture peuvent varier, l’esprit de cet extrait étant "discutable" mais qui prête à réfléchir. Terriblement d'actualité !
Je mesure aujourd'hui la folie et la méchanceté de ceux qui calomnie cette institution divine : l'argent ! L'argent spiritualise tout ce qu'il touche en lui apportant une dimension à la fois rationnelle – mesurable – et universelle – puisqu'un bien monnayé devient virtuellement accessible à tous les hommes.
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C'était pendant l'hiver. Je passais quelques jours chez mes grands-parents. Au début du repas que l'on prenait dans la cuisine, Grand-mère versait un fond de bière dans mon verre Duralex. J'étais assise devant Grand-père. J’attendais. Le moment était solennel. « On va ferrer la bière ». Il saisissait le grand tisonnier noirci par les ans.
Puis, se retournant et faisant face à l'imposante cuisinière qui ronflait de tous ses feux, il ouvrait une des petites portes latérales permettant d'accéder au cœur du foyer. Les braises rougeoyantes chuchotaient vivement. Je sentais leur chaleur traverser la table et me caresser le visage.
Grand-père plongeait alors le tisonnier dans le brasier et, immobile, attendait un instant que le feu communique sa puissance au fer. Je regardais, fascinée, ce Vulcain aux cheveux blancs.
Enfin, il se retournait et vite plongeait la pointe rougeoyante dans mon verre.
Pschshshshsh... Le chuintement de la transmutation... ça y est, la bière était ferrée.
Mon grand père l'avait adoubée, sanctifiée. Il lui avait transmis la force du feu et celle du fer.
Je prenais alors mon verre ; patientais, pendant que le liquide refroidissait et, religieusement, absorbais le breuvage doré et les vertus magiques que Grand-père y avait déposées.
J'allais être invincible.
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Elle ronge le jour, l'interminable jour que la nuit même ne soulage plus
Attente
Temps clos, immobile, suspendu
Pris dans ses filets
Le souffle est court, l'esprit noué,
L'espoir aux griffes frêles s'agite encore un peu - insecte moribond
Et le voile sombre de l'angoisse enténèbre minutes et secondes qui s'égrènent incertaines
Attente infernale
Et rien ne paraît à l'horizon étale
Et le corps est figé, l'âme sidérée
Et le cœur sourdement martèle
La raison en déroute qui chancelle
Se brise.
Attendre pourtant.
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Longtemps, je l'avais cherchée. Je savais qu'elle existait quelque part et qu'elle m'attendait.
C'était un jour banal, comme un autre, peut-être un peu plus ensoleillé ; je flânais dans la rue pentue d'une petite ville provençale, contemplant les nombreuses devantures colorées, quand mon regard fut attiré par le scintillement d'un objet un peu caché dans un coin d'une vitrine sombre.
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