• "J'aimerais te donner une joie que ne t’aurait donnée encore aucun autre. Je ne sais comment te la donner, et pourtant, cette joie, je la possède. Je voudrais m’adresser à toi plus intimement que ne l’a fait encore aucun autre. Je voudrais arriver à cette heure de nuit où tu auras successivement ouvert puis fermé bien des livres cherchant dans chacun d’eux plus qu’il ne t’avait encore révélé ; où tu attends encore ; où ta ferveur va devenir tristesse, de ne pas se sentir soutenue. Je n’écris que pour toi ; je ne t’écris que pour ces heures. Je voudrais écrire tel livre d’où toute pensée, toute émotion personnelle te semblât absente, où tu croirais ne voir que la projection de ta propre ferveur : Je voudrais m’approcher de toi et que tu m’aimes."

    — André Gide, Les nourritures terrestres


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  • « Je jouissais de ma propre nature, et nous savons tous que c’est là le bonheur, bien que, pour nous apaiser mutuellement, nous fassions mine parfois de condamner ces plaisirs sous le nom d’égoïsme »
    p. 24 (Folio)

     


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  • "A cette heure-ci, le courrier aérien passe au dessus de la ville et promène la gloire de son métal étincelant sur la terre et dans le ciel. Il entre dans le mouvement de la baie, s'incline comme elle, s'incorpore à la courbe du monde et d'un coup, laissant là son jeu vire brusquement, plonge longuement dans la mer et amerrit dans une grande explosion d'eau blanche et bleue: Gula et Cali sont sur le flanc, leurs petites gueules de serpent laissant voir le rose du palais, traversé de rêves luxueux et obscènes qui mettent des frissons aux flancs. Le ciel tombe de toute sa hauteur avec son poids de soleil et de couleurs. Les yeux fermés, Cathrine éprouve la chute longue et profonde qui la ramène au fond d'elle-même, où doucement remue un animal qui respire comme un dieu."

    page 109


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  • Ne recevoir jamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle : c'est-à-dire, d'éviter soigneusement la précipitation et la prévention, et de ne comprendre rien de plus en mes jugements, que ce qui se présente si clairement et si distinctement à mon esprit, que je n'eusse aucune occasion de le mettre en doute.


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  •  

     

    Poussières frivoles

    Dansent solitaires

    Au gré du souffle

    Volent légères

    Grâces agiles

    Arides insouciantes

    Un baiser de brume

    Célestes vapeurs

    Denses étreintes.

    Vacillent

    S'effondrent

    Poussières

    Lourdes d'être aimées

     

    Féconde gravité 

    Deliquescence


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  • Un rythme joyeux, rapide, entraînant emplissait l'habitacle de la voiture. J'avais poussé le son au maximum et sentais les vibrations marteler chacune de mes cellules. La joie au cœur et au corps était permise avec l'envie de bouger, de danser en cette belle journée bleue, éclatant de tout son feu de soleil et de chaleur.

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  • En moi tant de mots endormis

    Tissés de limbes incertains

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  • A l'heure où plus rien ne bouge, j'écrirai.

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    (soleil)

     

    Caresse brûlante

    Encore, lui dit la tomate

    Rouge de plaisir

     

     

    (midi)

     

    L'hirondelle crie

    Accablante canicule

    A l'ombre, le chat

     

     

     

    (chaleur)

     

    Zénith, bleu et or

    Silence, immobilité

    Un pétale tombe

     

     

     

    (fournaise)

     

    Il rit, tout là-haut

    Il nous a à sa merci

    Fermer les volets


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  • Pauvres poussières d'étoiles

    Qui jetons nos mots sur la toile

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