Seule dans la cuisine ; je sors de sa jolie boite vert amande un petit macaron à la framboise et,

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De bon matin, descendant au jardin l'âme guillerette, j'allais saluer mon amie la jonquille …

Quelle ne fut pas ma désolation de voir la belle en si triste composition !

Le beau jupon de lumière qu'elle arborait si fièrement hier, n'était que plus que fripes en lambeaux.

La belle était toute flétrie, ridée, séchée, vieillie,

Laissant pendre ses atours lamentablement.

Un genou à terre, je regardais le spectacle d'un air déconfit.

- Que me vaut cette triste figure ? me lança-t-elle

Je n'osais lui avouer l'objet de ma désolation.

C'était sans compter sur sa perspicacité.

D'un ton magistral, elle me dit:

- Change l'angle de ton regard

Je levai un œil interrogateur.

- Change l'angle de ton regard

Devant le ton si péremptoire, j' obtempérais... 

Un sourire trancha ma triste mine.

Je n'avais pas vu derrière la jupe flétrie, le beau ventre arrondi.

Le temps avait fait son œuvre...

La belle cachait en son sein les centaines de soleils du printemps prochain.

Le joli corsage n'avait plus d 'utilité ; d'autres fêtes se préparaient...

Le cœur réjoui, j'ai dansé avec elle la ronde de la Vie...

Sur la table, une olive, d'un ovale parfait

Humide et satinée, tente mes doigts gourmands.

Craquante sous la dent, savourée lentement,

Elle m'offre le soleil, la chaleur du midi,

L'infini bleu du ciel, les arbres assoupis

Où chantent des cigales qui racontent l'été.

Saviez-vous qu'une olive peut ainsi vous ravir

Et de lointains pays vous faire découvrir?

Soirée solitaire. Tapie dans un sofa,

Cernée de silence et de mélancolie,

D'humeur morose, je me berce d'ennui...

Quand un bruit familier, clapotis délicat,

Éveille mon oreille... Soyeux chuchotis

Serein et doux murmure... Une petite pluie

Tapote à ma fenêtre, crépite sur le toit

Chante sur les feuilles, susure en tapinois,

Modèle de ses perles, le monde alentour,

Pour que je sois moins seule, en attendant le jour...

Attirée par le corsage doré

D'une demoiselle,

De jupons et de dentelles,

Toute parée.

J'approche avec curiosité,

Observant les froufrous aguichants

Et les appats charmants,

De cette beauté déployée.

Mon oeil caressait le velour safrané,

Doux écrin du gynécée,

Quand, vrombissant et affairé,

Vêtu de costume rayé,

Voici venir le fiancé...

Je m'efface lentement,

Laissant leur intimité

Aux amants du printemps...

Humeur chagrine

Qui me mine

Aux matines.

Ma noire mine

Me tartine

Des mots-toxines.

L'aube opaline,

Couleur violine

Me dessine

Des courbes divines,

Mais, mesquine,

Je rumine

Dans ma cuisine.

Guillemet  "Silence" s'il vous plait

 Point d'exclamation on se calme !

 Point d'interrogation vous dites ?

 Deux-points : respectez l'espace

 Virgule et point ; alignez-vous

Les mots on n' attend que vous

 Voyelles quelles pipelettes

 Points de suspension...

toujours rêveurs...

Bon, tout le monde

 est prêt

 aligné

Dame Page Blanche

 Vous attend

Entrez

 Ingrédients:

- Quelques jolis mots bien pesés

- De belles rimes colorées

- Des vers bien frais et veloutés

- Des points, des virgules, des tirets

- Un soupçon de désir

- Un brin d'inspiration

- Une pincée de délire

- Une pointe d'imagination

Puis délicatement:

Les ingrédients vous mélangerez

Votre grain de sel ajouterez

Verser le mélange obtenu

Sur une belle page nue

Exposer à la chaleur de regards familiers

Déguster le succès escompté

S'il en manque un tantinet

Saupoudrer d'une pointe d'humilité

Suivant, intrigué, le vol erratique et débridé des martinets ivres de chaleur, mon regard a soudain plongé dans l'infini.

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La lumière étouffe, se meurt ; le combat est perdu, les ténèbres avancent.

Le soleil abandonne le monde accablé qu'il a calciné.

Certains chants persistent pourtant, consentant à la fin du jour.

La feuille s'amuse du denier souffle, en frémit puis s'endort,

L'arbre et l'oiseau ignorent que demain viendra l'aurore.

Et moi qui l'espère, pourquoi ai-je peur de la mort ?