• Je stoppe mon auto

    Je stoppe mon auto au passage pour piétons et laisse traverser un père et sa fille (je ne suis pas en France ; là-bas, cela se fait).

    Je stoppe mon auto au passage pour piétons et laisse traverser un père et sa fille (je ne suis pas en France ; là-bas, cela se fait).

    La petite, haute de ses cinq ans environ, ralentit et me regarde avec un grand, très grand sourire. De sa menotte elle fait un signe pour me remercier et joyeuse, court en sautillant rejoindre son père qui l'attend sur le trottoir.

    Je suis bouleversée.

    Joyeuse et triste à la fois puisque des larmes me montent aux yeux.

    Ce sourire fut violent dans sa sincérité. Un don total, sans calcul, gratuit.

    Qui m'a ouvert un ciel où le soleil brillait.

    Enfermée dans ma petite voiture, j'ai soudain pris la mesure de la grisaille de nos mines quotidiennes renfrognées ; de notre obscurité ; murés que nous sommes dans nos pensées, nos préoccupations ou nos codes de conduites ; nos « il faut » « il faut pas » « il faudrait » « il aurait fallu »...

    Cette petite n'était pas encore entrée dans ce monde-là. Sa joie était intacte et brillait tel un diamant pur, ciselé de spontanéité.

     

    Et j'étais triste. Parce que pendant cet instant si bref, elle m'en avait montré la splendeur... La splendeur du paradis perdu.


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