• Jour de fête

    Il est des personnes que l'on croise et d'un coup l'on a le ventre serré.

    Une seconde a suffi. Elles nous ont livré leur petite vie de « pas de chance », de peine, de labeur, de chagrins...

    Une seconde et l'on est triste.

    Elles n'ont rien dit, rien fait et surtout rien voulu partager.

    Et voilà qui est pire.

    A leur insu nous avons vu et compris.

    S'ajoute alors la gêne d'avoir volé leur intimité sans autorisation.

    Et la peine se teinte d'humiliation...

     

     

    Ce matin de jour férié, dans ma rue, un homme passe.

    Un homme passe, il est noir.

    Noir et mal habillé.

    Mal habillé d'habits trop grands, il pousse devant lui un chariot trop lourd.

    Le chariot trop lourd et couinant soutient sa démarche incertaine, claudicante, fatiguée au visage abimé.

    Le visage est abimé, hagard et humble, son innocence fait mal ; il est content peut-être.

    Content peut-être de pouvoir pousser ce chariot de lourdes et inutiles "réclames".

    Réclames, paperasses que personne ne lira et qu'on jettera.

    On les jettera à la poubelle.


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