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Opéra matinal
Dommage, vous dormiez encore !
Dommage, depuis votre chambre sombre,
N'avez-vous donc pas entendu les premiers accords ?
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Mais moi, vite, vite, levée, pieds nus précipités,
J'ai couru m'assoir aux premières loges...
Pour ne rien rater
De cette lumière folle qui colore en orange
Le mur de pierres noyé de rose et de ciel ;
Magnifique dissonance...
Et les babils, les trilles, les roucoulades et les appels !
Toute cette joie lancée à l'azur...
Sur la pointe de leurs rondeurs,
Glissent doucement
De timides nuages en tutu blanc,
Poussés par la main experte du vent ;
Ce même qui caresse les longs bras du saule,
Et fait frémir d'aise la jeune feuille de l'aulne...
Puis,
Avec la superbe d'une Diva,
L'Astre ouvrit Sa paupière d'or,
Éclaboussant le décor
de Son incandescence écarlate.
Ce fut bref.
Ce fut intense.
Quelques secondes,
Pour tout embraser,
Puis Se retirer...
Et, d'un coup,Rideau,
Chamarré de gris,
A l'infini...
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Vous sortez un visage ensommeillé de sous la couette et dites :
- Il fait drôlement gris aujourd'hui...
Et dans mon œil, vous ne verrez même pas
L'étincelle d'Or qu' Il m'a laissée avant de disparaître...
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