• Sous le grand ciel déployé,

    Sculpté de rondeurs pastel,

    Découpé de bruits familiers,

    D'oiseaux qui s'appellent ;

    Silence...

     

    Partout, je T'ai cherché

    Dans les églises et les chapelles ;

    Au cœur de la forêt,

    Dans l'or d'une aube nouvelle ;

    Silence...

     

    Au désert frémissant

    Dans les neiges éternelles ;

    Aux yeux du chat rêvant,

    Dans l'étoile qui étincelle ;

    Silence...

     

    Et je T'ai trouvé,

    Paupières closes en rite solennel ;

    Et questionné,

    Que caches-Tu sous ton voile éternel,

    Silence?

     


    votre commentaire
  • Dans la cacophonie de mon âme tourmentée, un murmure soudain se faufile et m'assène un:

    - Combien de fois devrai-je te le répéter: A toujours réfléchir à un demain qui n'a de consistance que dans tes rêves, et à te retourner vers un passé qui ne te fait venir que des larmes, tu ferais bien de m'écouter MOI!

      LUI?

    - Comment!... Tu ne m'as pas reconnu? Pourtant je t'ai offert déjà mille joies, mille douceurs... je t'ai offert la paix... tu sais... ces instants où tu n'as plus de questions ... Ces instants où tout te semble d'une évidence ronde et rassasiante!
    Allons un petit effort!!!

    - Euh...


    - Oui, ça vient... tu m'as sur le bout de la pensée!

    -Tu es... l'Instant? le Présent? l'Ici et Maintenant?

     Celui que l'on cueille dans un souffle, dans un silence?

     - Eh oui... toujours offert, toujours mendiant sur ta route, mendiant de ta reconnaissance...

     Je baisse les yeux...

    - Oui, mais aussi, pourquoi te fais-tu si discret, si diaphane que l'on t'en oublie!!!

     - Si tu ne courais pas si vite...


    votre commentaire
  • Poussières aux ailes immenses,

    Jetés au monde par inadvertance :

    Naissance

    Par nos cinq sens,

    Appréhender le monde, son existence :

    Connaissance

    Les autres ; la différence ;

    Le jugement, l'attente, l'espérance :

    Reconnaissance


    votre commentaire
  •  

    Funambule de la Vie

    Sur le fil de Soi

    J'oscille...

    Par-dessus les océans des compromissions

    Par-dessus les mers des concessions

    Je vacille...

    Arrimée au balancier de mes résolutions

    Yeux rivés sur mes aspirations

    Je chancèle...

    Je titube...

    Je tangue...


    votre commentaire
  • « A ce rythme là, tu ne vas pas tenir ! Reste donc !»

    Pattes repliées, ronron déployé, le chat est allongé, tout contre moi collé, et m'observe de ses yeux dorés.

    Chat, dès potron-minet, j'ai tant et tant à dire !

    Tu le sais pourtant bien, il me faut me lever, et coucher sur papier, tous ces mots qui me hantent,

    me tiennent éveillée ;


    Le merle et le pinson, la forêt, le jardin ont tant à me conter !

    Il me faut les noter, tous ces sons de l'été, pour ne pas oublier...

    Et puis aussi, lire tant de nouvelles de ces amis lointains...

    Toutes ces musiques, qui chantent et m'enchantent...

     

    Les oiseaux de l'aurore, et l'abeille affairée de l'aube à la brune, font leur petit métier, ne comptent pas leurs heures, tout à leur ouvrage.

    Je ne pourrais pas montrer moins de courage !

     

    Toute cette ardeur et belle effervescence dans les veines du monde, est de cette essence qui me brûle maintenant.

    Debout, le chat, allons ! Et honorons la vie, l'amitié, les saisons !

     

    C'est promis, tout à l'heure, le travail accompli, sous le pommier en fleur, là, je te rejoindrai...

    Et vidée de mes mots, heureuse, je m'endormirai, en rêvant je le crois, d'un tout nouveau récit !


    votre commentaire
  • La simplicité des heures de la vie a échappé aux humains;

    ils préfèrent le leurre de la complexité !


    votre commentaire
  • A Lisa

    Son petit doigt rose et rond parcoure la veine bleue, puis avec le pouce saisit un repli de peau...

    Elle me plante deux prunelles innocentes et dorées dans les yeux :

    - T'es vieille ?

    Deux mots; Une déflagration. Qui creuse le fossé des années qui nous séparent.

              Suis-je vieille ?

    Que répondre ?

    Je pourrais lui dire :

    Je suis grande, avec de longs bras pour te cueillir et t'entourer de tendresse ;

    J'ai des doigts habiles pour panser le genou écorché de la récré, 

    Une main experte pour guider la tienne lorsque tu formes tes premières lettres, sur les lignes du papier ;

    Je peux te lire Boucle d'Or et les trois ours ;

    Rassurer tes peurs...

    Je regarde sa peau de lait, la douceur ronde de la joue, le petit nez saupoudré de son, les grands yeux confiants que voile une légère inquiétude.

    - Oui... un peu...

                     Le « un peu », comme pour m'excuser...

    Alors, elle pose délicatement sa tête aux boucles rousses sur ma main.


    votre commentaire
  • Ils sont petits tous les deux, et les yeux cerclés d'or ; la peau ridée, blanchie par les années passées.

    Lui, coiffé d'un trop grand chapeau que les oreilles arrêtent ; elle, avec du beau rouge sur ses lèvres minces.

     

    Ils parlent à mi-mots, en penchant une oreille délicate ; épaule contre épaule ; le train les balance.

    Dans leurs yeux lavés par beaucoup de larmes, l'innocence des jeunes années a refleuri.

     

    D'un doigt qui tremble un peu, il lui montre quelque chose dont nous ne savons rien.

    Et puis des silences, nourris de tant d'années à se côtoyer...

     

    Ils ont pris les paquets, trop grands pour eux, sont descendus du train.

    Et sur des jambes qu'ils veulent encore solides, à petits pas, se tenant le bras, coude à coude,

    ils s'en sont allés...


    votre commentaire
  • Dommage, vous dormiez encore !

    Dommage, depuis votre chambre sombre,

    N'avez-vous donc pas entendu les premiers accords ?

    ----------------------

    Mais moi, vite, vite, levée, pieds nus précipités,

    J'ai couru m'assoir aux premières loges... 

    Pour ne rien rater

    De cette lumière folle qui colore en orange

    Le mur de pierres noyé de rose et de ciel ;

    Magnifique dissonance...

     

    Et les babils, les trilles, les roucoulades et les appels !

    Toute cette joie lancée à l'azur...

     

    Sur la pointe de leurs rondeurs,

    Glissent doucement

    De timides nuages en tutu blanc,

    Poussés par la main experte du vent ;

    Ce même qui caresse les longs bras du saule,

    Et fait frémir d'aise la jeune feuille de l'aulne...

     

    Puis,

    Avec la superbe d'une Diva,

    L'Astre ouvrit Sa paupière d'or,

    Éclaboussant le décor

    de Son incandescence écarlate.

     

    Ce fut bref.

    Ce fut intense.

    Quelques secondes,

    Pour tout embraser,

    Puis Se retirer...


    Et, d'un coup,

    Rideau,

    Chamarré de gris,

    A l'infini...

    ---------------------

    Vous sortez un visage ensommeillé de sous la couette et dites :

    - Il fait drôlement gris aujourd'hui...

    Et dans mon œil, vous ne verrez même pas

    L'étincelle d'Or qu' Il m'a laissée avant de disparaître...


    votre commentaire
  • Au crépuscule, elle était descendue au jardin; allongée dans le transat en bois, elle écoute avec mélancolie le chant du merle.

    Puis les premières chauve-souris sont sorties et dans leur course folle la frôlent presque. Ça l'a fait sourire.

    Au fond du jardin, une ombre furtive... Le chat surveillant les mulots probablement.

    Peu à peu, les voix familières des voisins se sont tues. Ils sont rentrés et bientôt la lumière de leur chambre à coucher s'éteignit. 

    Une langueur coulait en elle comme du plomb.

    Elle ferma les yeux.

    Elle se sentait si seule...

    Au seuil de la cinquantaine, elle se disait que c'était fini ;

    Qu'il n'y aurait jamais à côté d'elle, une épaule où poser sa tête.

    Et là, ce soir, elle aurait voulu disparaitre, se dissoudre dans cette rosée qui commençait à perler sur sa peau...

    Et ne plus sentir la douleur au ventre.

     

    Elle entendit une musique au loin...

    Une valse.

    Elle entrouvre les yeux...

    Elle est assise dans une grande salle...

    Le plafond est très haut, décoré à l'italienne, les murs en lambris sont ornés de fresques splendides, au fond une grande cheminée où veillent deux statues de bronze... Une salle de bal.

     

    Comment est-elle arrivée là ?

    Une ombre s'avance... qui l'invite à danser.

    Elle hésite un instant... Elle ne sait pas valser !

    Mais elle en a envie... Terriblement !

    Elle sent qu'il sait faire...

    Alors elle a confiance.

    Un bras solide l'entoure et la conduit...

    Elle s'abandonne complètement...

    Elle ferme les yeux et peu à peu, elle décolle ;

    son corps souple semble n'avoir plus de limite

    Ses pieds ne touchent plus terre ;

    Et elle tourne, tourne, tourne...

    Elle ne voit pas son visage mais elle sait qu'il la regarde sourire ;

    Et ça lui plait...

    Et elle tourne, légère...

    Et elle sourit...

    Alors, elle pose sa tête sur son épaule...

    Elle n'est plus que

    Musique...

    Mouvement...

    Joie...

    -------------

    Elle aurait voulu ne plus jamais ouvrir les yeux...

    Mais elle a un peu froid maintenant, alors lentement elle remonte chez elle.

    Avant d'éteindre la lumière, elle caresse la douce pelisse du chat couché sur l'oreiller à côté d'elle.


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique